On fait le point sur cette nouvelle tendance professionnelle. Plus qu’un choix professionnel, il s’agit d’un vrai mode de vie. Pour le meilleur. Je slash, tu slashs ? C’est quoi un slasheur au fait ?
Slasheur : définition
Beaucoup de nomades digitaux cumulent deux activités, voire plus. Ce sont ceux que l’on appelle des « slasheurs » (de slash,« barre oblique / », pour donner l’idée d’énumération, d’options).
Ce sont donc des travailleurs polyvalents qui exercent par choix différentes activités simultanément. Ainsi, il n’est pas rare qu’une personne ayant plusieurs sites d’e-commerce propose également des services de coaching ou de consulting.
Dans une étude* réalisée en 2016, le salon des Micro-entreprises avance toutefois que 4,5 millions de Français (tous sexes confondus) seraient des « slasheurs », soit 16% de la population active.
Parmi eux, 70 % le seraient par choix.
Traditionnellement, notre société prône l’idée de « carrière »et met en avant les « spécialistes » d’un domaine en particulier. Les profils « touche-à-tout » sont moins valorisés, véhiculant l’image d’une certaine instabilité. Surtout, l’industrialisation du siècle dernier a nécessité une masse importante de travailleurs, ouvriers et employés, qui se sont dédiés, souvent toute une vie, à une seule et même activité.
Les temps ont bien changé !
L’économie moderne demande de plus en plus des travailleurs souples et multitâches, qui, eux, auront plusieurs activités différentes au cours de leur vie. Le terme « slasheur » a été inventé pour défendre ce choix de la polyvalence et le mettre sous le feu des projecteurs.
Devenir slasheur : un choix
Cumuler plusieurs activités n’est pas quelque chose de nouveau.
Ce qui est nouveau, c’est le valoriser et de le faire par choix.
En effet, bien souvent, et c’est encore le cas, cumuler plusieurs activités n’est pas un choix, c’est un signe de précarisation de l’emploi et d’une plus grande difficulté à vivre. C’est un mouvement de fond aussi, il ne faut pas le cacher.
Exemples de slasheurs
Il y a plusieurs définitions du mot slasheur.
Ainsi, un salarié peut employer ce terme si son poste est très varié dans ses attributions. Cela fait sens.
Ensuite, un salarié peut-être à mi-temps et avoir une activité freelance à côté de son travail principal. Cela se voit de plus en plus d’ailleurs. Soit par nécessité, soit par choix, afin de tester son activité d’indépendant.
Et puis, nous avons les bataillons d’indépendants qui mènent de front plusieurs activités. Ces activités peuvent être dans le même secteur, plus ou moins. Par exemple, un rédacteur web peut vendre ses services d’écriture tout en proposant une formation pour se former à la rédaction web.
Un consultant SEO pour aussi proposer une formation vidéo pour se former au SEO.
Enfin, une autre personne peut faire de la rédaction web tout en faisant du coaching de vie.
Ici, il s’agit de deux métiers et de deux secteurs différents.
Je vous invite à lire cet article de Elle qui contient des portraits de slasheuses. Cela permet d’avoir une idée plus claire du sujet.
Pourquoi devenir slasheur ?
Il y a plusieurs raisons à ce choix.
Tester un changement de vie professionnelle
Développer une autre activité à coté permet de tester avec prudence une nouvelle orientation professionnelle, sans trop de risques. Vous restez salarié à mi-temps ou à 80% par exemple.
Ce statut peut durer un certain temps, ou parfois très longtemps si au final vous trouvez un bon équilibre entre ces deux activités.
Pour fuir la routine
C’est en effet une bonne solution pour éviter la routine. Et parfois, nous sommes plus sensibles que d’autres à la routine. J’en fais partie d’ailleurs.
Il est vrai que cette personnalité trouve leur accomplissement en menant de front plusieurs activités différentes. Elles ont ce besoin-là.
Opportunités et enrichissement
Différentes activités permettent de s’ouvrir à plus d’opportunités. Vous avez accès à des mondes différents, des relations plus riches etc.
À lire :Les meilleurs cafés où travailler à Lyon !
Les limites de ce modèle
Bien sûr, il y a des limites et des inconvénients à être slasheur.
En premier lieu, il ne faut pas être trop sensible à une trop grande insécurité régulière. Les revenus sont irréguliers.
De plus, si vous ne déléguez pas et faite tout vous-même, vous aller atteindre un plafond de verre en termes de revenus.
Enfin, on pourrait ajouter qu’il n’est pas forcément facile d’être au sommet dans une activité si vous ne la faites pas à fond et si vous devez partager votre temps et votre énergie. Cela fait sens.
Cela dit, ce désir n’est pas partagé par beaucoup de slasheurs je pense. Leur motivation première est de prendre du plaisir dans ce qu’ils font, de créer, de faire quelque chose qui a du sens aligné avec eux. Exploser leurs chiffres d’affaires est secondaire.
À lire : Brown out : êtes-vous victime de ce fléau ?
Je suis un slasheur
Oui, en fait, je suis un slasheur de nature je crois. Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé toucher à plusieurs domaines et activités. J’ai toujours fui l’idée de carrière bien établie. Je n’ai même jamais cherché à avoir un CDI.
Depuis que je suis indépendant, je suis slasheur à temps plein en fait.
Mon activité est en effet diverse. Déjà, lorsque vous êtes indépendant, vous êtes un slasheur en termes de statut : vous êtes à la fois l’employé, le cadre et le directeur de votre entreprise.
Ensuite, mon activité de blogueur pro demande une grande polyvalence : rédaction, marketing, commercial, technique, photographe etc. Difficile de faire plus varié. Sans compter le podcast du blog.
De plus, depuis quelque temps, à côté de ma casquette de blogueur voyage pro sur Instinct Voyageur, depuis 2011, je développe d’autres activités tournant autour du digital nomadisme et du futur of work, notamment sur ce blog.
J’ai publié un livre aux Éditions Diateino, je fais des conférences ici et là, du coaching et j’en passe.
Oui, je suis un slasheur.
En vrai, je crois que je viens de le réaliser pleinement en écrivant cet article !
Et vous ?
Laisser un commentaire